Depuis des décennies, le plateau Tibétain est exploité par la Chine à des fins nucléaires et de stockage de déchets radioactifs. Cet article a pour objectif de faire la lumière sur les informations disponibles concernant la "poubellisation nucléaire" du Tibet.
Les déchets radioactifs
Les déchets radioactifs émettent des radiations pouvant causer des cancers ainsi que d'autres maladies chez les hommes et les animaux. Encore plus inquiétant, ces radiations peuvent provoquer des
mutations génétiques ayant pour résultat des malformations à la naissance. Les scientifiques n'ont pas découvert de méthode fiable d'enfouissement permanent de ces déchets, et les combustibles actuellement utilisés par les usines sont stockés dans du béton qui doit être réfrigéré.
Les déchets radioactifs sur le plateau du Tibet
En automne 1988, des informations ont circulé chez les Tibétains quant à l'utilisation potentielle du Tibet comme décharge des déchets nucléaires européens. Selon le Dalaï-Lama, il existe un document signé prouvant les projets chinois d'entreposage de déchets nucléaires étrangers au Tibet.
Des techniques d'enfouissement peu profond, considérées comme dépassées en Occident, ont par ailleurs été estimées suffisamment sûres en Chine. Concernant le site d'enfouissement des déchets hautement toxiques, les autorités chinoises ont affirmé que la Chine possédait un espace très étendu et qu'il serait donc facile de trouver un site. Le Tibet étant peuplé de minorités nationales et éloigné de Pékin, il constituerait, dans le mode de pensée chinois, un site idéal pour entreposer des déchets nucléaires. Selon un rapport de l'agence Reuter du 10 novembre 1993, la Chine construirait son premier centre d'enfouissement des déchets radioactifs dans la province aride de l'ouest à Gansu, et prévoirait la construction de trois centres supplémentaires au sud, au sud-ouest et à l'est de la Chine. Cela est en concordance avec ses projets ambitieux de pallier par le nucléaire au manque de charbon estimé à 150 millions de tonnes en 2000.
Les Impacts Locaux
L'entreposage des déchets radioactifs sur le plateau du Tibet affectera directement la vie des habitants et l'équilibre de l'environnement, à la fois à court terme et pour des milliers d'années.
Ainsi, vie de l'uranium est de
9000 millions années. Par conséquent la radiation émise représente un péril durable et provoquera nombre de maladies mortelles, comme des cancers ou des leucémies. La radioactivité affecte aussi l'ADN dans les cellules vivantes, entraînant des modifications génétiques qui peuvent se transmettre de génération en génération chez les hommes, les animaux et les plantes.
L'exploitation de l'uranium
Les mines d'uranium sont situées dans diverses régions du Tibet.
A la mine d'uranium de Thewo on prétend que les eaux usées, dangereuses, sont collectées dans des conteneurs de pierre de quarante mètres de haut avant d'être déversées dans la rivière voisine, que les gens utilisent pour boire. Des Tibétains réfugiés en Inde ont fait le bilan suivant sur les exploitations minières :
Plus de
cinquante Tibétains de Thewo sont morts entre 1987 et 1991 de maladies mystérieuses. Les animaux domestiques meurent sans que la cause de la maladie n'ait pu être identifiée. Les arbres et les herbes se dessèchent. La rivière Jampakok est polluée, son eau est noire et sent mauvais.
Les impacts transnationaux
La plupart des sites de stockage de déchets radioactifs sur le plateau tibétain ont des normes de sécurité minimales, quand toutefois il y en a. Les effets des polluants radioactifs nocifs, déversés n'importe où sur le plateau, se feront sentir bien au-delà de ses confins, d'autant plus que c'est là que naissent dix des plus grands cours d'eau de
toute l'Asie. Ce système fluvial influence de façon importante des zones écologiques interdépendantes qui partagent les mêmes anomalies climatiques.
La pollution atmosphérique
La pollution due aux déchets nucléaires sur le plateau du Tibet, en plus des conséquences locales, a également des implications transnationales. Les vents de haute altitude (les courants aériens) qui soufflent sur le plateau du Tibet peuvent transporter des polluants radioactifs sur toute la surface de globe, et ainsi avoir des conséquences sur d'autres pays puisque aucune frontière ne peut être bouclée pour contrôler la pollution atmosphérique. Le plateau du Tibet est une zone sismologique active. Par conséquent des accidents graves, dans des sites nucléaires et des usines d'armes atomiques, peuvent mettre en danger la vie des personnes et l'équilibre naturel de l'environnement. Lorsque s'est produit l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl dans l'ancienne Union soviétique en 1986, la poussière radioactive a voyagé sur
1529 km dans toutes les directions, causant des dommages irréparables parmi les populations et l'environnement.
La contamination de l'eau et du sol
Tous les déchets radioactifs de la Chine ont été déposés dans des conteneurs de béton qui ne sont sûrs que pour une dizaine d'années seulement.
1200 personnes ont été fortement irradiées entre 1980 et 1985 et que vingt d'entre elles sont décédées.
En raison de leur vieillissement, les conteneurs de béton de déchets nucléaires enfouis dans le sol suinteront et contamineront l'eau des sources, et celles-ci sont généralement utilisées pour l'agriculture et la boisson. L'eau de source contribue pour une part significative dans les ressources en eau de la Chine.
Des rapports en provenance du Tibet confirment que les réserves souterraines en eau de l'Amdo diminuent à un rythme très rapide. Les nappes phréatiques qui constituent une des sources majeures des réserves d'eau potable, une fois contaminées, sont
impossibles à nettoyer. Par conséquent, n'importe quel genre de pollution, mais particulièrement la contamination radioactive de l'eau du sous-sol, est particulièrement inquiétante.
La pollution des cours d'eau et les inondations
Les déchets radioactifs déversés au hasard près des cours d'eau polluent les rivières, les lacs et les sources. Comme le Tibet est le premier réservoir d'eau pour la majeure partie de l'Asie du Sud et du Sud-Est, l'impact de la pollution des sources sur la structure sociale et économique des peuples qui vivent dans les pays situés en aval s'avérera désastreux. Principalement à cause de la toxicité des déchets nucléaires ou des rejets industriels qui sont déversés. Des pays comme
la Chine, le Pakistan, l'Inde, le Bangladesh, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, le Bouthan et le Vietnam seront sévèrement touchés et donc forcés de modifier leurs moyens d'existence.